En Europe, près de 190 millions de cartouches laser et jet d’encre sont utilisées chaque année, ce qui représente environ 60 000 tonnes de déchets annuels, selon le site de statistiques environnementales Planetoscope. La société Cartoooche lutte contre ce gâchis et propose une alternative économique et écologique. On vous propose de la découvrir en cette semaine européenne de la réduction des déchets (du 16 au 24 novembre).
L’entreprise française, créée en 2005 par Pierre du Sordet, propose aux particuliers et aux professionnels de recharger simplement et à moindre coût leurs cartouches d’imprimantes. L’objectif ? Eviter de jeter des produits encore utilisables. Offrir une seconde vie à sa cartouche d’encre n’est pas un automatisme pour les français, le taux de recyclage dans l’hexagone est de seulement 20%. Après avoir observé le marché à l’étranger, le créateur de Cartoooche étudie la concurrence dans le pays : « Au début des années 2000, les consommables d’impression étaient vendus beaucoup moins cher en ex-URSS, où le système de remplissage était déjà courant. Chez nous, peu d’entreprises proposaient ce service« , raconte l’entrepreneur.
Lutter contre l’obsolescence programmée
Quand il se lance en 2003, le marché français du remplissage de cartouche d’encre est encore embryonnaire. « Je me suis lancé avec l’idée de proposer un service cohérent et intelligent pour contrer le gaspillage, favorisé par les grosses entreprises du secteurs« . Les géants de l’imprimerie, Hp Epson, Lexmark ou encore Brother, dominent le marché mondial. Grâce au Freebie marketing, ou le business model dit « du rasoir et des lames », les entreprises proposent des imprimantes à des prix faibles et réalisent le gros de leurs bénéfices sur les cartouches. « Les consommateurs sont souvent persuadés de devoir acheter les accessoires de la marque« , se désole le chef d’entreprise. Comme il l’explique: « C’est une véritable économie financière pour l’acheteur et c’est beaucoup moins polluant pour la planète. Tout le monde y gagne ». Les composants des cartouches sont, en effet, extrêmement néfastes pour l’environnement. L’ADEME (Agence de l’Environnement de la Maîtrise de l’Energie), affirme que « les enjeux environnementaux d’un abandon à la poubelle de cartouches d’impression usagées sont réels« .
Rien ne se perd, tout se recycle
Proche des consommateurs, Pierre du Sordet prend le temps d’expliquer le mécanisme de remplissage aux curieux. Le système est simple : le client amène ses cartouches vides en magasins. Et pour ne pas le faire attendre, Cartoooche a une technique : « Nous ne redonnons pas exactement la même cartouche. Nous prenons le même modèle qui nous a été déposé quelques jours avant et qui est déjà rempli« . Il essaye de tout avoir en boutique, mais il reconnait que certaines cartouches ne sont pas réutilisables : « Certaines, comme celles de Xerox, ne peuvent pas être remplies une seconde fois« . Les cartouches inutilisables sont séparées en différents composants. Les matériaux plastiques sont isolés avant d’être remis aux collecteurs des ICPE (Installation Classée pour la protection de l’environnement). A eux ensuite de faire le tri entre recyclage et destruction. L’anéantissement des matériaux n’est pas systématique, des cintres recyclés naissent des anciennes cartouches.
- Chiffre d’Affaire annuel : 300 000 d’euros
- 2 salariés : TPE
- Création de l’entreprise : 2005
- Point de vente : 1
Cet article a été diffusé dans Le Parisien Economie du 4 novembre 2013. Retrouvez Néoplanète toutes les semaines dans le supplément économie du journal.
Article en PDF